Hélène Ferrarini, une enquête nominée au prix Albert Londres
La journaliste lotoise Hélène Ferrarini s’est longuement penchée sur le traitement des enfants indigènes, dans les pensionnats guyanais. Elle en a tiré un livre, Allons enfants de la Guyane : Eduquer, évangéliser, coloniser les Amérindiens dans la République.
Depuis sa maison d’Espagnac-Sainte-Eulalie, Hélène Ferrarini s’étonne qu’il n’y ait pas plus d’habitants dans le Lot. Elle se sent mieux dans la vallée du Célé, ou elle a grandi, que nulle part ailleurs. « Je suis revenue dans le Lot en 2015, et pour moi c’était une évidence, explique cette trentenaire. Tout est accessible ici, on a de l’espace. Et pour moi, c’est un endroit parfait pour écrire. »
Une écriture qui a porté ses fruits, puisque son livre Allons enfants de la Guyane : Eduquer, évangéliser, coloniser les Amérindiens dans la République (Editions Anacharsis, 2022) a été présélectionné pour le prestigieux prix Albert Londres, décerné le 27 novembre. Cette enquête s’intéresse aux "homes" indiens, des pensionnats religieux pour enfants indigènes, outils de la politique d’assimilation forcée de l’Etat.
« J’ai enseigné l’histoire et la géographie à Kourou. C’est à ce moment-là que j’ai entendu parler des "homes" indiens, se souvient Hélène. J’ai ressenti le besoin de comprendre pourquoi, quand, où, comment ces pensionnats ont été ouverts. » En 2018, elle démarre une enquête riche de témoignages et d’archives, qui la mènera jusqu’à la publication de son livre, quatre ans plus tard.
De là à être présélectionnée pour le plus important prix du journalisme français ? « Je ne m’y attendais vraiment pas, ça a été une surprise ! Je pense que si mon livre a été sélectionné, dit-elle modestement, c’est parce que le sujet n’avait jamais été documenté auparavant. » Elle prépare désormais deux documentaires sur la Guyane, dont un qui viendra compléter son enquête écrite sur les "homes" indiens, pour le compte de France 5.